Le petit pion que je suis est souvent en mesure de capter les "brèves de couloir" qui, à peine proférées, s'empressent de grossir le cortège - fantomatique et pourtant ô combien vivace - de la bassesse érigée en norme. Ergo, notre coefficient de connerie local se maintient à la hausse : "vous pouvez y aller en tout confiance, c'est de la valeur sûre tout ça ma p'tite dame : que du bénef, et aucun facteur-perte à redouter !"
Le décor : les couloirs rachitiques et le réfectoire VIP d'un collège parmi tant d'autres.
Les protagonistes : une enseignante "faaaatiguée", une sentinelle-en-chef rongée par le stress, et votre serviteur à l'affût (ou à moitié en train de roupiller, c'est selon).
Les propos :
“De toutes façons, nous ne pourrons jamais rien faire quoique ce soit avec des hyper-actifs de ton genre ! Il faudrait tout d'abord te faire soigner”, dixit l'enseignante.
Précision : "hyper-actif", tout comme "surdoué" ou "névrosé" font partie intégrante de la logomachie vaguement psychologisante des largués de l'éduc' nat' ! Sachez que nos établissements scolaires fourmillent de cas d'exception plus ou moins pathologiques, aux dires de nos responsables... Exit les gentils agités, les perturbateurs en herbe, les turbulents agaçants et les caïds des cours de récré. Place aux Einstein à jamais incompris et aux Hannibal Lecter en puissance !
Mais la palme revient tout de même à la désarmante ineptie qui suit :
“Quand même, c'est inquiétant de voir tous ces gosses se détruire en fumant des joints alors qu'ils devraient être sous anti-dépressifs (sic)”
Ben voyons ! Rattrapons dare-dare notre retard sur les établissements pénitentiaires qui, par le biais d'un abrutissement massif, généralisé et médicalement assisté, parviennent tant bien que mal à imposer une paix aussi artificielle que précaire (la paix à la portée des zombies). Nos chers petits peuvent bien flinguer leur scolarité après tout. "La liberté est libre hein !"... mais dans le calme que diable !!!
AQW.
Un jour tu devrais peut-être en faire un bouquin.
je viens de me refaire lelien sur Ronny Brauman, et hop, je suis sur les nerfs. Avoir les yeux ouverts, ça fait un bien fou...
Rédigé par : 20/20 | 19/01/2005 à 22:04
je serai client pour le bouquin
Rédigé par : liberagneugneu | 20/01/2005 à 12:13
M'est avis qu'un tel bouquin doit certainement déjà exister... j'ai bien peur que les propos que je suis amené à glaner par ci par là soient aussi scandaleux que "monnaie courante".
Rien relevé de spécial aujourd'hui... Mais bon, normal : c'était jour de grève (eh ouais, j'suis un sale jaune moi !!! hihihi).
Heureux soient les inconscients !!
Rédigé par : AQW | 20/01/2005 à 18:06
Comment,même si on est enseignant,peut-on tenir de tel propos sur les jeunes et leur relation au shit.Certes cela peut detruire mais les anti-dépresseurs ne sont-ils pas tout aussi dangeureux?En fait aujourd'hui ces médocs sont un lieu commun.......une dépendance comme une autre...et une triste forme d'aliénation de la personne vis à vis du reste du monde.Prenez des anti-dépresseur et votre vie va changer!!Par contre ne fumez pas de joint ,c'est mauvais pour la santé!ce dernier est une drogue illégale et l'autre légale (normalement sur certificat médical et avis multiples)......où est la différence en fait ??à partir du moment où l'on ôte la lucidité et les faculté d'un être par diverses moyens rien ne doit être toléré,légal ou illégal.
bref,cette enseignante est un excellent et triste exemple de notre société actuelle.après, c'est à nous de savoir vraiment ce qui est mieux pour nous.
et j'atouterai.....HEUREUEX SONT LES INCONSCIENTS ET LES CONSCIENTS S IL SONT EUX MEME!!!!
et surtout un très gros bizou à twa mon frérot
Rédigé par : cyrielle | 20/01/2005 à 20:30
Si l'on peut être enseignant et penser, prononcer et ré-éditer ce genre de fadaise, c'est sûrement parce que le recrutement n'exige ni pédagogie ni réelle motivation sous-jacente (je ne parle même pas de vocation, vu que cette dernière n'est pas quantifiable), mais se fonde exclusivement sur des compétences techniques et disciplinaires, qui sont bien entendu loin d'être facultatives ou aisées à acquérir, mais qui ne sauraient constituer le tout d'une telle profession.
Je ne rêve pas de perfection, et je serais vraiment mal placé pour me permettre de faire une critique globale du monde enseignant. Je constate simplement (et très amèrement) que, s'il est bien entendu possible d'y rencontrer (comme partout) de véritables perles, les brebis galeuses sont légions.
Enfin, je dois avouer ne plus bien comprendre ce que signifie "être soi-même" - m'enfin... tout cela est sûrement la conséquence de ma profondes défiance vis-à-vis de l'idée d'identité individuelle !
Je n'épilogue pas là-dessus et je t'embrasse.
Rédigé par : AQW | 20/01/2005 à 21:30
J'ai failli rire lorsque j'ai découvert les personnages dont il est question ici mais mon sourire a hésité un instant devant ce qui à été proféré.
Je suis bien placée pour savoir que dans ce collège on en entend de belles (genre "un CDI c'est pas fait pour qu'on y emprunte des livres" pour ne rien citer) mais alors là, c'est quand même la pire des énormités qui soit arrivée à mes oreilles.
Etant moi même élève je ne peux que confirmer et me co-indigner(t'as bien raison AQW et pour le coup c'est dommage): c'est certain un bon nombre de profs n'ont rien à faire de leur boulot pourvu qu'ils soient payés et pas trop emmerdés (et ça vaut pas que pour les profs, on voit ça dans tout le personnel éducatif). C'est déplorable mais étant donné qu'il n'y a pas vraiment moyen de mesurer la pédagogie ou la motivation hormis une fois qu'ils sont dans leur classe ça risque bien de continuer ainsi (malgré les JPS et autres IEN/IPR qui tentent tant bien que mal d'y remédier).
Rédigé par : Marion | 26/01/2005 à 21:01