Il n'a pas tort le camarade Cyrille, la sinistrose ambiante gagne du terrain dans la blogosphere, et son sturm und drang dévastateur semble ne rien épargner ici-bas... J'aurais du compter le nombre de "pffffffff" entendus au boulot aujourd'hui - c'est bien simple, j'ai l'impression qu'ils dépassaient le nombre de participants.
Oscillant entre tristesse et colère (ce qui me sauve du désespoir... ouf !), j'ai à mon tour bien du mal à être assidu dans la rédaction de mes sales chroniques. Et puis j'ai d'autres menus combats à mener pour l'heure (dans la webosphere et surtout ailleurs). Les larmes ainsi que la résignation du petit Simon ne cessent de me nouer les tripes - la dérouillée qui l'attend pèse plus que tous les tsunamis du monde pour l'heure... Et là, il ne s'agit pas d'envoyer des SMS pour lui venir en aide. Un grand merci à l'inanité des services sociaux hexagonaux ! Un grand merci à la rigidité de l'administration éduc' nat'. "Vous n'êtes pas habilité à juger de la crédibilité des propos de l'enfant, ni même du suivi du "cas" ; laissez donc faire les assistantes sociales", d'après les injonctions du rectorat (alias le rectumat, repaire de trous du cul s'il en est) - sauf que la nôtre est affectée à plusieurs établissements, ce qui restreint dramatiquement, autant quantitativement que qualitativement, sa présence !
Loin de moi l'idée de jouer les super-hero... Je veux simplement jouer mon rôle, au-delà du surveiller et punir entendu dans son acception mécanique et désincarnée. Loin de moi également la perspective de rengainer. Pas dans ce cas. Et loin de moi "moi" ! Laissons plutôt parler le petit...
_ Le problème, c'est que mon beau-père joue à la fois le rôle de père et de beau-père.
_Comment ça ?
_Ben, un père, ça tape pas sur ses enfants !
_Mais c'est le rôle de personne ça !!!
_Ben, je sais pas... mais t'inquiètes pas, je suis habitué, ça passera
(larmes à peine contenues de la part de votre salopard d'AQW... envie de le serrer de mes bras ad vitam aeternam... "reviens me voir dès demain matin petit"... signalement auprès de ma supérieure... impression nauséabonde de déjà-vu... espérance malgré tout... espoir par le combat... grisaille sur le chemin du retour... grisaille encore... éclairs toujours... l'arc-en-ciel sera pour demain, dès l'aube... en attendant, la nuit sera longue...)
AQW.
PS : j'ai beau entrer dans ma septième année de pionnicat (et théoriquement la dernière, à moins que je ne rempile dans la catégorie "assistant d'éducation", ce qui est plus que probable), je n'arrive toujours pas à me "blinder" vis-à-vis des Simon et autres... C'est normal docteur ?
normal, je ne sais pas, mais souhaitable c'est certain : se blinder serait définitivement perdre cette chance innouie : celle d'être ému. Werber écrit que "l'amour est la victoire de l'imagination sur l'intelligence", et effectivement, il n'y a pas d'intelligence sans émotion.
Il va mieux Simon ?
Rédigé par : nico | 28/01/2005 à 10:18
J'espère vraiment que jamais personne ne sera blinder vis à vis de gamins dans la situation de Simon! Et que ces p***** de services sociaux ne vont pas rester a rien faire! C'est leur rôle, c'est pour ça qu'ils sont là alors ils ont intérêt à servir à quelque chose avant que justement les gens ne se blindent par habitude.
Et puis ceux qui sous prétexte qu'il faut un diplôme obtenu après de nombreuses années d'études, se permettent de dire des trucs tels que: "Vous n'êtes pas habilité à juger de la crédibilité des propos de l'enfant, ni même du suivi du "cas" ; laissez donc faire les assistantes sociales", ça me dégoutte. C'est vrai ils sont (censés êtres) compétents en la matière mais si Simon a justement parler à quelqu’un dont il est plus "proche" ou du moins quelqu’un avec qui il se sentait en confiance alors ce quelqu’un est concerné par cette histoire ne serait-ce que parce que ça l'a touché.
Je salue le courage d'AQW parce que c'est pas facile à porter et je continu de croire que les services sociaux vont vraiment se bouger pour Simon et tous ceux qui sont dans son cas.
Rédigé par : Marion | 28/01/2005 à 19:26
C'est très gentil tout ça Marion, mais justement, c'est trop souvent le courage qui me manque. Quant à ma critique visant les services sociaux, elle s'adresse bien évidemment à la "machine" et non pas aux individus, qui, bien souvent, font de leur mieux avec les moyens du bord...
Comment va Simon ? Ben ce qui est désarmant avec ce genre de gosses, c'est qu'ils semblent toujours accepter leur sort, d'une manière ou d'une autre (et lui, c'est en continuant à faire le couillon avec ses potes). J'en serai davantage mardi. Le cas est signalé officiellement - maintenant il ne reste plus qu'à demeurer vigilant...
Rédigé par : AQW | 30/01/2005 à 19:01
en medecine, les gens ne deviennent pas blindés, ils le sont depuis toujours me semble t il. la detresse me peine toujours autant à mon grand age. je m'agite à essayer d'aider quand cela se peut...quant aux services sociaux, ils représentent des machines déshumanisées même si bien sur on y croise parfois des etres efficaces et passionnés. j'ai le souvenir d'une grand mere 75 ans, mari alzheimer, 2500 francs par mois, ancienne femme de ménage, à qui l'assistante sociale a conseillé de payer la maison de retraite sur ses économies (??)... que faire quand on creve vieux, sans même la possibilité d'esperer travailler? ...se suicider comme elle le fit ??
Rédigé par : camaradegneugneu | 30/01/2005 à 20:28
Dieu que ton commentaire est triste cher camarade... Entre les exigences de rentabilité à tout prix exigée par les ploutocrates "ambitieux" et les oripeaux humanistes (hum!) de l'Etat-providence, force est de constater que le salut des miséreux ne réside dans aucun système, aucune idéologie...
Un libéral, un sale réac', un démocrate critique, une jeune fille révoltée... la rage est la même !
Rédigé par : AQW | 30/01/2005 à 22:50
Juste en passant, je m'appelle Cyrille... ça fait 35 ans qu'on m'appelle Cédric. Bon, je dérange pas plus... ;-)
Rédigé par : Cyrille | 30/01/2005 à 23:24
Oups....... Erreur réparée illico !!
Rédigé par : AQW | 30/01/2005 à 23:38