Fin avril - début mai 1988... Un studio télé austère... Les habituels thuriféraires de chaque régime en place... Les protagonistes : un François Mitterrand rayonnant et impérial, un Jacques Chirac sur la défensive, crispé jusqu'à s'en faire imploser les sphincters.
J.C. : “Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le premier ministre, et vous n'êtes pas le président de la République. Nous sommes deux candidats à égalité. Vous permettrez donc que je vous appelle monsieur Mitterrand.”
F.M. : “Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le premier ministre”.
Je crois bien que je ne pourrai jamais m'en lasser... A chaque fois que j'ai l'occasion de tomber sur une rediffusion de cet instant génial, je suis plié en deux. Mon seul regret : ne pas pouvoir me passer la scène en boucle...
Appel aux bonnes âmes : quelqu'un posséderait-il un enregistrement numérisé de cet épisode ??! Ou même un lien vidéo !!! A votre bon coeur m'sieurs dames !!!
AQW.
NB :
Même une fois la victoire acquise (la photo date du 8 mai 1995 - cf. http://www.diplomatie.gouv.fr/photos/diplo/
memo/Mem5.html), force est de constater le gouffre qui les sépare en matière de prestance. Le cliché en dit long. C'est accessoire me direz-vous... Oui, si, en "demi-habile", l'on néglige la force occulte et éclatante à la fois du protocole, nourri au sein prodigue de l'imagination...
“La puissance des rois est fondée sur la raison et sur la folie du peuple, et bien plus sur la folie. La plus grande et importante chose du monde a pour fondement la faiblesse. Et ce fondement est admirablement sûr (...). Ce qui est fondé sur la saine raison est bien mal fondé, comme l'estime de la sagesse.”
Blaise Pascal, Pensées, fragment 330 (Brunschvicg)/ 26 (Lafuma).
“Je ne parle pas des fous, je parle des plus sages, et c'est parmi eux que l'imagination a le plus grand droit de persuader les hommes. La raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses (...). <La folie> ne peut rendre sage les fous mais elle les rend heureux, à l'envi de la raison qui ne peut rendre ses amis que misérables, l'une couvrant de gloire, l'autre de honte. Qui dispense la réputation, qui donne le respect et la vénération aux personnes, aux ouvrages, aux lois, aux grands, sinon cette faculté imaginante. Toutes les richesses de la terre sont insuffisantes sans son consentement. Ne diriez-vous pas que ce magistrat dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple se gouverne par une raison pure et sublime, et qu'il juge des choses par leur nature sans s'arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l'imagination des faibles. Voyez-le entrer dans un sermon, où il apporte un zèle tout dévot renforçant la solidité de sa raison par l'ardeur de sa charité ; le voilà prêt à l'ouïr avec un respect exemplaire. Que le prédicateur vienne à paraître, si la nature lui (a) donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre, que son barbier l'ait mal rasé, si le hasard l'a barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu'il annonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur.”
Ibid., fragment 82 (B) / 44 (L).
je ne m'en lasse pas.
toujours aussi admirable. par ailleurs, ce blaise pascal et cet ibid (je ne lis pas son prénom) sont pas mal non plus...quoi que. transmets leur de ma part......cordialités
Rédigé par : denis | 10/02/2005 à 14:05
Pascal...Inutile et incertain...
Rédigé par : descartes | 10/02/2005 à 14:36
chirac inutile, mitterand incertain
Rédigé par : denis | 10/02/2005 à 17:16
petit j'ètais convaincu que "mittérand de la république" atait la plus haute fonction d'état... Il s'est bien ratrapé, le Chi'... réac va !
denis : ibid c'est la soeur de pascal... pffff
Rédigé par : norbert | 10/02/2005 à 18:21
Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie... J'aurais bien aimé te dire que j'ai l'enregistrement, mais non, que dalle. Mais maintenant j'ai cette mission en tête... Merci du cadeau !!!
Rédigé par : 20/20 | 11/02/2005 à 22:08
> Descartes (a.k.a. Aulas - à Loppe !!!!) : te voilà démasqué, âcre ovaire !!!
> Denis : au moins Chirac a l'insigne mérite d'être certainement inutile, quant au mythe errant (spécial dédicace à mon Leitmotivsgenoss en passant, dont je n'ai plus aucune nouvelle).
> Norbert (a.k.a Nico) : pour le Chi, je serais moins "enthousiaste"... Certes, les deux ont usé de la tactique du "hold-up", mais alors que ceux du premier ont eu la classe d'un "Ocean's Eleven", ceux de Chirac sont à peine digne d'un S.A.S
> Vinvin : bien joué ! maintenant, on transforme l'essai ? (alleeeeeeeezzzz titeupléééé !!!)
Rédigé par : AQW | 11/02/2005 à 22:25