(Un membre du Judenrat - le Conseil Juif, institution fantoche mise en oeuvre par la Gestapo, chargée de l'administration interne des communautés juives dans les zones d'occupation nazie - du ghetto de Varsovie comptant les victimes de famines et de maladies, juste avant leur mise en fosse commune. Icône douloureuse trouvée ici).
“La logique sioniste voulait que les Juifs aient besoin de leur propre pays indépendant car ils seraient partout et toujours confrontés à la discrimination et à la persécution. Le rêve sioniste concevait un « homme nouveau » dans une société nouvelle, cherchant sur la Terre d’Israël sa rédemption individuelle et nationale. Ceux qui étaient venus parce qu’ils n’avaient pas eu d’autre choix n’étaient pas en accord avec cette image et furent souvent objets de condescendance et de mépris (…). Bien que la plupart des immigrants d’Allemagne, et leurs enfants après eux, soient restés en Israël, la plupart étaient effectivement venus contre leur volonté, en tant que réfugiés ; ils n’étaient pas sionistes. En résultat de quoi ils se trouvèrent dès le début en conflit avec les valeurs fondamentales du yishouv*. On les appelait « les sionistes de Hitler ».”
(Tom Segev, Le septième million, chapitre premier, pp. 45-46).
On connaît le sort de ceux qui n'eurent pas même l'occasion de subir pareille humiliation...
J'aurais l'occasion de vous parler à nouveau de ce bouquin passionnant, d'ici-là je ne puis que vous en conseiller vivement la lecture, en ces temps de commémoration inachevée.
Bonne fin de week-end malgré tout.
AQW.
*Communauté juive de Palestine sous l'Empire ottoman et pendant le mandat britannique.
C'est gros comme livre Le Septième million ?
Rédigé par : Pierre Guillard | 22/02/2005 à 00:07
Ouh que oui ! C'est même un pavé plutôt conséquent, mais très lisible.
Rédigé par : AQW | 23/02/2005 à 01:44