Je sais bien que les superstitions sont des asiles d'ignorance. Il n'empêche que vous ne m'enlèverez pas de l'esprit - oui, tout de suite les grands mots - que je suis présentement la proie d'une implacable et redoutable malédiction depuis que j'ai mis le doigt... euh... non... expression malheureuse... - enfin bref : depuis que je me suis décidé à percer le mystère de la supposée (présomption d'innocence oblige !) "cabale des têtes blanches".
Mon invincibilité légendaire face aux assauts massifs et aveugles de l'odieuse triade grippe-gastro-coups de soleil - celle-là même qui nourrissait de larges pans de ma fierté - n'est plus. Après avoir été visité durant une grosse semaine et sans l'ombre d'un consentement de ma part par dame myxovirus influenzae il y a deux mois de cela (certes, cet épisode précède de peu les balbutiements de mon investigation, mais justement, le fait que cette malédiction puisse être également rétroactive ne fait qu'en confirmer la toute-puissance), j'eus droit en début de semaine à une purge drastique de mon appareil digestif (la bile était la valeur sûre de mon organisme durant quelques jours), immédiatement suivie aujourd'hui même par une carbonisation active de ma nuque, alors même que j'étais affairé à superviser le tournoi de foutbôle de fin d'année organisé par mes soins au sein du collège d'éminentes tâches professionnelles.
Je me félicite de ne jamais avoir prétendu esquiver à jamais la lèpre, le SIDA, le cancer, ébola, la toxoplasmose, la malaria, la sclérose-en-plaques, la chlamydiose et Kreutzfeld-Jacob. C'est déjà ça.
Mais ne vous méprenez pas. Loin de moi la lâche tentation de céder à des telles intimidations. Comme le dit eul' Jackie du Bar-PMU du coin juste avant d'avaler en un rien de temps le sempiternel pénultième verre de 153 (3 x 51) : "Eu c'qui m'cane pas eu'm'rend pu fort". Sage propos.
L'enquête de terrain sera longue, acharnée, constellée d'embûches etc. - mais elle sera !
AQW.
PS : Le lecteur attentif et impatient aura aisément compris que, compte tenu de l'exigence sans cesse accrue de vérité qui me tenaille, compte tenu (par conséquent) du sérieux avec lequel je compte mener l'enquête, mais aussi par souci de persévérance dans mon être total (et - avouons-le - parce que je ne suis pas sans craindre d'éventuelles dommages collatéraux pouvant frapper ma famille et mes proches), je ne serai pas en mesure de lui fournir régulièrement les comptes-rendus de ma trépidante investigation. D'ici là, qu'il se régale (ou s'emmerde profondément, ou s'offusque ou que sais-je encore...) à la lecture de mes saillies pavloviennes, parsemées ça et là(les silences en font partie intégrante)...
:)
Rédigé par : Folie Privée | 22/05/2005 à 20:46
Réponse au PS: Je t'assure que le lecteur ne s'emmerde pas en lisant tes pérégrinations qui sont à chaque fois un bon moment de détente. J'attends avec impatience la suite de l'enquête...
Dici là je me contenterais de promulguer félicitations et encouragements pour la suite.
Rédigé par : Noiram | 25/05/2005 à 12:59