"Allez Coco, tu vas m'en servir d'la bo - d'la bonne - d'la bonne fausse polémique qui va jeter un peu plus de poudre aux yeux !"
Chirac va parler à la France, via ses djeunz (je peux me permettre de m'en extraire, n'appartenant plus à la-dite catégorie sociologique depuis un an - adieu les promos, les réducs, et autres offres plus ou moins crapuleuses, bienvenue dans le monde du plein-tarif-tu-vas-raquer-ouais-connard !), jeudi prochain sur TV Pravda 1 (communément appelée Téhèfun). La Glaude croit avoir eu le nez creux, vu que les moins de 25 ans sont censés être favorables au projet constitutionnel - "ben ouais mon gars ! ils voyagent eux, donnent dans le ERASMUS eux, fricotent avec du/de la rital(e) et du/de la schleu(e), boivent de la polak, fument de la hollandaise, vont jouer les beaux chez les rosbifs, rident (prononcer : raïde) en Slovénie, matent des pornos tchèques ou hongrois, vont faire les courses en Espagne etc. Alors j'peux t'dire qu'ils l'aiment l'Europe, donc ils vont voter oui".
Un panel de jeunes... très révélateur ça quand même. Et pourquoi faut-il toujours tout scinder ? Pourquoi les jeunes, et pas les grabataires souffrant de microphtalmie, ou encore les chefs d'entreprises moustachus, ou enfin les féministes chauves ? Il s'agit pourtant d'un question politique et sociale qui, par voie de conséquence immédiate, concerne tout un chacun et est censée relever de l'idée d'intérêt général.
Ce qui n'est autre qu'une minable manoeuvre de comm' ne veut toujours pas dire son nom, et s'obstine effrontément à arborer son masque à 30 centimes, bien que ce dernier foute le camp. Une telle manière de procéder est, selon le microcanidé Coppé, "la manière la plus démocratique qui soit" d'aborder ce sujet. Vous comprendrez aisément pourquoi le recours systématique à l'incantation démocratique me cause - au moins - de sévères poussées d'urticaires ! Même les cauchemars les plus débridés de mes chers vieux contempteurs de la "démocrassouille" font pâle figure à côté de tout ce branle-bas de combat médiocre, ridicule et au-delà du pathétique.
Mais apparemment, le problème ne se situerait pas là. Tel est l'intitulé du couac qui anime les rédactions en ce moment : aura-t-on droit à un véritable rendez-vous politique, attendu que les animateurs sont PPDA, Delarue, Chain et Fogiel ?
Tout d'abord, je ne crois pas trop m'avancer en affirmant qu'il ne faut compter sur personne pour aller pleurer sur l'absence du gang-en-complet-grisâtre-raie-sur-le-côté-ton-obsé
quieux dirigé par l'antédiluvien Duhamel. Mais surtout, une telle polémique ne vaut rien : la présence de figures dégénérées de la société du spectacle en lieu et place de journalistes politiques n'est pas le problème. Elle n'est même pas un problème, mais la juste conséquence d'une faille bien plus redoutable. Une fois de plus, on a bien les média que l'on mérite, et il en va de même pour nos représentants politiques - même si, pour le coup, c'est plus délicat, compte tenu des affres - savamment entretenues, contre vents et marées abstentionnistes - du suffrage universel à choix restreint.
Ce qui, en revanche, doit heurter la conscience de qui se soucie un tant soit peu du politique me semble résider dans la question suivante : pourquoi n'a-t-on pas droit à un authentique débat contradictoire depuis le début de la campagne (campagne que, par ailleurs, je n'ai toujours pas vu débuter) ?
AQW.
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